Spotify Wrapped 2025 : mes titres et artistes les plus écoutés de l’année

Spotify Wrapped 2025 : mes titres et artistes les plus écoutés de l’année

Spotify Wrapped 2025 - Mes top artistes et top titres
Spotify Wrapped 2025 : mes top artistes et top titres

Vous le connaissez toutes et tous, je ne vais pas vous faire l’affront de vous présenter son principe. Il tombe tous les ans à la même période. Il existe sur les différentes plateformes de streaming et même sur d’autres services sous des appellations différentes. Attendu des un·e·s et honni des autres, je veux bien sûr vous parler d’el famoso Spotify Wrapped, dans sa version 2025.

Comme d’habitude, c’est un bon moyen de créer du contenu et d’évoquer de nouveaux artistes ou de nouveaux titres (ou pas). Une fois de plus, je me plie à la règle. Pour la dernière fois en ce qui concerne le récapitulatif de fin d’année de Spotify ?

Mon top titres

Tiens, de la nouveauté ! Ça va évidemment beaucoup causer punk, mais pas que : se trouve en quatrième position une star montante de la pop internationale. Il y a aussi deux morceaux à la suite d’un même artiste et d’un même disque, ce qui est inédit dans mes récapitulatifs de fin d’année.

Mon top titre Spotify Wrapped 2025

Heart Tattoo, Joyce Manor

Sans aucune surprise me concernant, Heart Tattoo trône tout en haut de cette liste avec pas moins de 20 écoutes. Sachant que la première doit dater du milieu de l’année, c’est une belle performance.

J’aime énormément l’émotion qui se dégage de la chanson, avec son chant facilement intelligible qu’on a envie de reprendre à tue-tête en sachant pertinemment que l’on chante faux.

C’est court mais tellement intense, de cette intro basse-voix jusqu’au final avec des chœurs absolument divins. Et au milieu de tout ça, deux guitares qui semblent jouer chacune de leur côté mais se complètent parfaitement au final. Pas de doute : il fait désormais partie de mes morceaux préférés, même si je n’ai pas de tatouage.

Cranium, False Reality

Il est possible que j’évoque très bientôt l’excellent dernier album des Londonien·ne·s de False Reality, en attendant concentrons-nous sur deux de leurs chansons qui s’y trouvent. Avec 11 lectures, Cranium devance de peu Cost of Spite et ses 10 lectures.

Cette chanson démarre avec une intro comme on les aime dans le hardcore : saturée, lourde avant de dégainer un énorme riff très new-yorkais dans l’esprit. Le tout, brillamment accompagné par un chant féminin puissant sans se montrer complètement braillard.

Évidemment il y a le petit clip qui va bien, bien cliché bien « ici c’est la rue », pour illustrer cette superbe performance.

Cost of Spite, False Reality

En ce qui concerne donc Cost of Spite, on part carrément sur du crossover qui tache avec un début en fanfare façon Municipal Waste. Le refrain ralentit un peu l’allure et donne dans le groovy, avant un final carrément beatdown pour varier les plaisirs et réveiller le pit si besoin est.

Un joli panel de ce que cette formation peut donner, avec son hardcore très influencé par le thrash comme peut l’être celui de Biohazard ou de leurs compatriotes Broken Teeth (qui ne donnent malheureusement plus beaucoup de nouvelles).

Good Luck, Babe!, Chappell Roan

J’aime bien cette chanson, je reconnais l’avoir pas mal écoutée, mais je ne pensais pas que ça finirait si haut dans le top. Avec 9 écoutes, Good Luck, Babe! atterrit donc tout droit en quatrième place de ce classement.

Faut dire que le morceau est particulièrement entrainant et passe très bien, même pour moi qui ne suis vraiment pas un adepte de la pop moderne. Et puis Chappell Roan est une artiste à l’univers intéressant : originaire d’un milieu conservateur du midwest, elle est aujourd’hui une chanteuse lesbienne assumée, piochant allègrement dans la culture queer et le drag et prenant position contre les discriminations envers les personnes trans ou contre le génocide en Palestine.

Admirez-moi cette magnifique lyric video faite avec des moyens colossaux

Pour la science, j’avais écouté son seul et unique album (où ne figure pas ce titre, sorti après) et je n’avais pas spécialement accroché. Tant pis.

ETEN, Brigade Loco

Je donnerai plus tard un peu plus de détails sur Brigade Loco, car j’ai bien aimé leur dernier album. En attendant, voici ETEN qui a été entendu 9 fois cette année. Il s’agit d’un morceau dans une veine oi!, avec la voix écorchée qui va bien et un texte en basque.

Perso, ça me fait penser aux Turinois de Bull Brigade pour le sens de la mélodie et les refrains qu’on a envie d’hurler (même si là, ça va être compliqué de reprendre les paroles en chœur).

Mon top artistes

Ici aussi, il y a beaucoup de nouveautés. Tant mieux, ça évite les pannes d’inspiration et ça permet aussi de détailler un peu quelques histoires qui en valent la peine.

Mon top artistes Spotify Wrapped 2025

Joyce Manor

C’est un doublé coupe-championnat pour les Californiens de Joyce Manor. Groupe formé en 2008 à Torrance dans la banlieue de Los Angeles, il repose principalement sur le trio Barry Johnson (chant-guitare-songwriting), Chase Knobbe (guitare) et Matt Ebert (basse) – le poste de batteur étant lui en constant mouvement ou presque.

Pour situer le style du groupe, on va dire qu’il évolue quelque part entre le punk, l’indie rock, l’emo voire la pop, et que chaque album est assez marqué sur un genre plutôt qu’un autre. C’est une formation sur laquelle je suis déjà tombé par le passé, sans avoir forcément accroché. C’est en entendant de nouveau certaines de leurs chansons dans un bar que j’ai voulu creuser davantage le sujet.

Bien m’en a pris : c’est ainsi que je me suis notamment penché sur leur premier album, Joyce Manor (2011) et Never Hungover Again (2014), le troisième opus. Je ne pense pas être capable de départager ces deux-là, mais j’y retrouve beaucoup de points communs : des morceaux souvent très courts, un son emo-punk dont je ne suis pas forcément fan de base mais qui fait mouche, juste ce qu’il faut de variations dans les compos et SURTOUT un sens de la mélodie absolument irrésistible.

Je pourrais évidemment citer le morceau Heart Tattoo qui ouvre cet article, mais impossible non plus de passer sous silence le non moins excellent Constant Headache, dont l’écoute intensive n’a débuté que trop tardivement pour figurer dans le top titres.

Ils ont un nouvel album qui doit sortir au tout début de l’année 2026 et, de ce que j’ai pu en entendre sur les premiers extraits, je dirais un gros « à voir » – ou plutôt, à écouter.

Une chose est sûre en tout cas : Joyce Manor est bel et bien mon groupe de l’année 2025.

Propagandhi

Dans un précédent article publié récemment, je me suis déjà penché sur Propagandhi, leur éthique, leur musique et ce que je pouvais bien penser d’elleux. Je ne vais pas me répéter davantage, sachant que leur présence ici même doit beaucoup à la rédaction du billet sur le Canada.

Qu’importe, c’est une nouvelle occasion pour moi de vous conseiller les trois premiers albums dans une veine skate punk/hardcore mélodique. Il y a les compos ébouriffantes, et il y a les textes corrosifs. Que demander de plus ?

En concert, la formation a tendance à jouer le dernier opus en date en intégralité ou presque, mais continue quand même de caler quelques titres anciens pour le fun (et pas des moindres).

Comme prévu, leur dernier album At Peace commercialisé cette année ne m’a fait ni chaud ni froid, mais il y a un morceau appelé Cat Guy où l’on voit plein d’images de chats mignons dans le clip (et c’est toujours cool de voir des chats mignons faire les cons).

Avec des sorties de plus en plus espacées, j’espère que leurs fans les plus acharnés ne sont vraiment pas pressés.

Dead Pioneers

Univers passionnant que celui de Dead Pioneers. Formé à Denver sous un nom qui annonce la couleur, il mêle la rage du punk aux textes vindicatifs, souvent entonnés sous forme de spoken word, de son leader Gregg Deal. Artiste indigène, il a notamment était actif dans le mouvement qui contestait l’utilisation de noms et de mascottes d’équipes de sports américains usurpant des éléments de cultures amérindiennes.

Autant dire que ça tire à vue : le racisme, la colonisation, l’esclavage, le génocide des peuples autochtones et bien d’autres sujets politiques et sociétaux sont évoqués, mettant à mal le narratif de l’homme blanc états-unien et l’effacement des minorités en tout genre. C’est corrosif, ça cogne juste, mais ça sait également manier l’ironie et l’humour dans un style vocal rappelant Keith Morris (pas étonnant de les entendre reprendre un classique de Circle Jerks finalement).

Par exemple, le morceau Bad Indian tourne en dérision les préjugés racistes sur les « indiens » et je ne résiste pas à l’envie de vous citer un couplet qui me fera toujours marrer :

A woman once asked me my Indian name
And I said « It’s Gregg »
And she was so disappointed, she was like, no
It has to be Red Eagle or Two Rivers
Or Grey Skull

I said, « Yes, wait, is that for real? »
« No, no » I said, without her realizing my brief
But generationally relevant He-Man joke
The kind of joke that would tell her that while Indian
I’m also having an American experience too
I finally said to her, « How about Walking Eagle »

And she said, « Yes, but is that true? »
I said « Yes, it’s totally true »
And I never had the heart to tell her that
The only time an eagle walks
Is when it’s too full of shit to fly
‘Cause I’m a bad Indian

Je finirai par reprendre un slogan que l’on voit notamment apparaitre à la toute fin de l’un de leurs clips, et dont la résonance est toujours plus forte en ces temps troublés : « no one is illegal on a stolen land« .

SPRINTS

Si vous me lisez de temps en temps, vous avez déjà dû sentir tout l’amour que je porte au titre Literary Mind de SPRINTS. Présent ces deux dernières années dans le classement (et indiscutablement en tête en 2023), c’est surtout de lui dont j’ai parlé et un peu moins du groupe qui en est à l’origine. Cela va être l’occasion d’en dire un peu plus sur la formation irlandaise.

Menée par Karla Chubb, formée en 2019, elle propose une musique aux racines punk et garage mais qui sait varier les plaisirs. Post-punk, rock indé et autres styles dérivés laissent leur empreinte sur leurs compos qui arrivent à avoir une identité propre.

Autant je suis très client des singles et EP des premières années, autant je suis plus mitigé pour leurs deux albums studio. C’est-à-dire que, pris individuellement, les morceaux phares sont sympas, mais je trouve que dans la « masse » d’un LP c’est beaucoup moins marquant.

Et puis la prod’ ne me plait pas trop en fin de compte. C’est d’autant plus frappant pour le dernier opus All That Is Over sorti en septembre dernier. Je trouve le son trop « sombre », manquant de clarté et de relief, et il donne parfois une impression de brouhaha pour peu qu’on l’écoute sans casque audio.

Comme dit plus haut, les chansons sont bonnes prises individuellement, et j’aimerais mettre en avant Better dont la vibe et le côté post-punk me font furieusement penser à Literary Mind.

Dans le précédent Wrapped je parlais de l’envie d’entendre cette fameuse chanson en concert : objectif atteint. Très gros kif évidemment, mais tout le concert était de haut niveau, avec un son impeccable, une setlist copieuse et une chanteuse/guitariste charismatique qui n’hésite pas à se mêler à la foule. Bref, un véritable groupe de scène, bien rock’n’roll comme on les aime.

Left Alone

Retour en Californie et à Los Angeles. Originaire du quartier de Wilmington, Left Alone existe depuis quasiment 30 ans maintenant et est mené par le chanteur/guitariste Elvis Cortez. Avec une esthétique street punk/rude boy aux accents chicanos et un style musical mêlant le punk californien au ska, il rappelle forcément Rancid. D’ailleurs, les liens avec la sphère Tim Armstrong sont nombreux (ça faisait longtemps, tiens) : signature sur le label Hellcat ou Cortez servant comme guitariste dans son side projet Transplants notamment.

C’est un groupe que j’aime bien réécouter de temps en temps, surtout leurs premiers albums datant des années 2000. Les morceaux sont souvent accrocheurs, pas trop énervés ni trop mous, et le chant y est particulièrement reconnaissable.

En cette année 2025, ils viennent de sortir un nouvel album nommé True to Form qui « fait le taf » comme on dit. Fidèle à leur son, avec depuis quelque temps l’ajout systématique d’un orgue et des cuivres qui apparaissent par-ci par-là.

Voilà de quoi conclure un top artistes qui m’a permis de parler un peu de groupes pas encore (ou pas assez) présentés par ici, quand pour certaines années j’avais du mal à raconter quelque chose de nouveau sur quelques-uns (coucou Bad Religion).

En 2026, il est temps d’aller voir ailleurs

Peut-être que vous êtes passés à côté, mais Spotify est une plate-forme problématique. C’est l’une de celles qui rémunèrent le moins les artistes, et ce depuis quasiment toujours. Elle fait la part belle aux podcasts d’individus peu recommandables, même si ce n’est pas la seule. Son patron Daniel Ek investit dans l’industrie de l’armement, a fait un don pour l’investiture de Donald Trump (comme à peu près tous les grands patrons de la tech, malheureusement) et enchaîne les déclarations et prises de position crispantes.

Dernièrement, l’application suédoise s’est fait remarquer par sa complaisance totale – voire ses encouragements – envers les contenus générés par IA ou pour diffuser des publicités sur la campagne de recrutement de l’ICE, l’ignoble police anti-immigration états-unienne. Ça fait quand même beaucoup pour une seule et même compagnie…

Évidemment, elle n’est pas la seule entreprise de la tech problématique, à des degrés divers néanmoins. Bien sûr, les autres services de streaming doivent avoir quelques casseroles si on se donne les moyens de creuser. Maintenant, il est peut-être l’heure d’envoyer un signal à une plate-forme qui est leader de son marché et commence à dégager de très gros bénéfices. Ne serait-ce que pour soi-même : on vit tous avec des dissonances cognitives plus ou moins accentuées, et il est parfois difficile de « faire sans » des produits ou des marques dans une société capitaliste aussi poussée. Mais on peut se donner la peine d’essayer.

Quelle application vous recommanderiez, vous ? Celles qui ressortent le plus souvent sont Deezer et Qobuz, deux entreprises françaises à la bonne réputation. J’ai conscience qu’il va falloir faire quelques sacrifices au niveau du catalogue. Je me doute bien qu’il faudra du temps pour que l’algorithme s’adapte à mes habitudes d’écoute et finisse par me suggérer des choses intéressantes. Mais j’aurai au moins tenté le coup. Et puis, elles aussi proposent un top de fin d’année, non ?