Ils nous ont quittés en 2020 et ça fait quand même bien chier…

Ils nous ont quittés en 2020 et ça fait quand même bien chier…

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On ne va pas se mentir, 2020 aura été une année de merde pour tout le monde. Forcément, le monde de la musique, et de la culture en général, n’ont pu y échapper. Ils font partie des secteurs les plus touchés par la crise, et durablement qui plus est. Certains pans de l’économie ont redémarré rapidement au printemps et ont été moins impactés dès le retour des restrictions. À l’été, la population a pu reprendre goût à ses activités sportives, à ses loisirs, à ses sorties et à ses vacances. Mais la musique live et le spectacle vivant sont toujours restés en retrait.

Alors oui, les sorties d’album ont continué comme si de rien n’était ou presque. Mais l’immense majorité des festivals ont dû renoncer à leur tenue, quand de rares concerts ont eu lieu en configuration assise et en jauge réduite. Je ne parlerai même pas des concerts donnés en streaming, pour certains payants, qui sont pour moi une hérésie.

Et comme si ça ne suffisait pas, de nombreux artistes ont malheureusement fini par nous quitter, Covid-19 ou pas. Évidemment, des décès d’artistes, il y en a tous les ans. Mais j’ai quand même eu l’impression d’en dénombrer plus qu’à l’accoutumée, surtout quand il s’agit d’artistes qui me sont chers ou qui m’évoquent un souvenir.

Parmi les noms les plus connus qui ont cassé leur pipe en 2020, je pourrais citer pêle-mêle Christophe, Ennio Morricone, Little Richard, Manu Dibango, Juliette Greco, Rika Zaraï ou encore Annie Cordy. Personnellement, j’ai préféré m’attarder sur ceux qui ont vraiment compté, à un moment ou à un autre, pour moi.

Riley Gale (Power Trip)

Assurément, c’est celui qui m’a fait le plus mal. Je me souviens encore de ce matin, m’apprêtant à me lever pour aller bosser, lors duquel je tombe sur ce post Facebook où un communiqué lapidaire annonce l’impensable. En cette fin août, comment imaginer qu’un jeune homme de 34 ans pouvait trouver la mort brutalement ? Si les circonstances du décès n’ont pas été évoquées, le communiqué rédigé par sa famille finit par une note invitant les fans malheureux à faire un don à une oeuvre de charité de sa ville d’origine, Dallas, plutôt que d’envoyer des fleurs pour les funérailles. Cela représentait tellement l’homme qu’il a pu être.

Car, en plus d’être le frontman et le parolier d’un des meilleurs groupes de sa génération (oui oui), c’était un gars qui avait tout pour être un role model comme disent les Américains. Politiquement et socialement engagé dans ses textes et dans ses tirades en concert, il défendait des causes progressistes, de l’anti-racisme à la lutte contre l’homophobie ou la transphobie, en passant par des prises de position contre le sexisme, sur la résorption de la pauvreté ou pour la protection de l’environnement.

Musicalement, Power Trip est de mon point de vue ce qui se faisait de mieux à ce moment-là niveau thrash metal/crossover thrash. Des riffs acérés, un groove omniprésent, une facilité à empiler les mosh parts et les soli de guitare vertigineux. Bref, les fans des débuts de Metallica ou Slayer y trouveront assurément leur compte. La voix braillarde de Riley Gale finissait d’honorer les talents de composition et d’exécution de ses camarades.

Nightmare Logic, leur second et probable dernier album, a été une véritable claque dans la gueule. Le premier opus Manifest Decimation m’avait fait bonne impression, et l’attente générée par son successeur me rendait impatient. À sa sortie, je l’ai écouté d’une seule traite sans me mouiller la nuque : j’en suis ressorti en sueur. Ce brûlot est de loin ce que j’ai écouté de mieux en 2017 et ces dernières années.

Mais Power Trip ne serait pas Power Trip sans le live. J’ai heureusement eu la chance de les voir en concert (2e groupe de la soirée avant Brujeria et Napalm Death, excusez du peu) et ça reste, à ce jour, l’un de mes meilleurs souvenirs de scène. Un son absolument colossal, avec des riffs à faire gesticuler inconsciemment chaque partie du corps. Puis au centre de la scène, ce chanteur au look aléatoire mais au charisme hors-norme. J’en ai gardé un sourire béat pour toute la soirée.

Je dois bien avouer que l’émotion a été présente à l’écriture de ces quelques lignes, merci de ne pas me juger.

Toots Hibbert (Toots & The Maytals)

Dans un tout autre registre, Frederick Nathaniel Hibbert, alias « Toots », nous aura aussi quittés quelques jours plus tard. Décédé au mois de septembre des suites de la Covid-19 à l’âge de 77 ans, il aura marqué durant pratiquement un demi-siècle la musique jamaïcaine.

Chanteur d’exception, compositeur de talent, il était le leader du trio vocal The Maytals, plus tard appelé Toots and the Maytals. La légende voudrait qu’il soit à l’origine du style musical dénommé « reggae », popularisé par le morceau de 1967 Do the Reggay.

Comme bon nombre d’artistes issus de l’île caribéenne, il aura traversé les différents courants musicaux locaux de l’époque (ska/rocksteady/reggae) jusqu’à atteindre la renommée mondiale au tournant des années 70. Derrière Bob Marley et les Wailers, Toots et ses Maytals sont probablement ce qui se fait de plus culte quand on parle de la scène musicale jamaïcaine. C’est une influence majeure pour de nombreux autres artistes et groupes, comme le démontrent les reprises réalisées par le groupe ska two tone The Specials ou leurs comparses punk The Clash.

Parmi la flopée de titres absolument superbes, mêlant les influences soul ou funk aux harmonies vocales fabuleuses, j’aimerais avant tout en mettre deux en avant. Le premier est 54-46 Was My Number, un morceau de renommée internationale qui est en fait une nouvelle mouture d’un précédent (dénommée 54-46 That’s My Number) et faisant référence à l’incarcération de Toots pour possession de marijuana.

Si vous imaginiez généralement le reggae comme une musique assez lente, « posée », ce morceau risque de vous dérouter quelque peu. Sorti à la fin des années 60 dans une période que l’on dénomme aujourd’hui early reggae – ou de skinhead reggae pour la faculté qu’avaient les jeunes issus de ce mouvement à adorer la musique jamaïcaine – , il en est la parfaite définition : une rythmique accélérée par rapport à son prédécesseur rocksteady et un son abrasif, parfait pour tapoter le dancefloor de ses lourdes Dr. Martens.

Que dire de ce morceau… Cette intro où la voix puissante de Toots est entrecoupée de quelques notes d’instru faisant monter doucement la température avant l’explosion sonore, ce pré-refrain où il amorce son décompte (« Give it to me one time« , etc.), ces improvisations vocales… Bref, c’est le feu 🔥🔥🔥

Le genre de chanson parfaite pour ambiancer n’importe quel type de soirée.

L’autre morceau dont j’ai choisi de parler est peut-être leur plus connu, Pressure Drop. Celui-ci m’évoque plutôt la nostalgie, avec des choeurs faisant penser à une complainte. Titre plus lent que le précédent, Toots démontre ici encore l’étendue de ses capacités vocales.

J’aurais pu évoquer également des chansons comme Sweet and Dandy, It Must Be True Love, Monkey Man et tant d’autres, mais je vous laisse les découvrir par vous-mêmes. Quoi qu’il en soit, Toots aura toujours une place majeure dans mes playlists ska/rocksteady/reggae et le bonheur que procurent ses compositions ne pourra s’estomper.

Eddie Van Halen

Ai-je réellement besoin de présenter Eddie Van Halen ? Virtuose de la guitare, adepte des soli gargantuesques, il fonda avec son frère batteur Alex le groupe sobrement appelé Van Halen. Néerlando-américain, il est décédé en octobre à 65 ans des suites d’un cancer de la gorge.

En tant que Marseillais et supporter de l’OM, Eddie Van Halen fait forcément partie de ma vie. C’est son Jump qui résonne à l’entrée des joueurs à chaque match disputé au stade Vélodrome, et ce depuis la fin des années 80 et l’ère Bernard Tapie. Probablement pas son meilleur titre, mais tellement emblématique d’une époque avec son clavier si caractéristique qui rend ce morceau reconnaissable à la première note.

En cette période de pandémie où les stades sont désespérément vides de spectateurs, ça fout des frissons (et le seum) de revoir un stade plein chanter à l’unisson… Les supporters ont évidemment rendu hommage à la légende de la 6 cordes avec un tifo, mais le rendu dans une tribune déserte n’est évidemment pas le même que dans un virage comble…

Pour en revenir à ce cher Eddie, c’est encore lui qui joue le solo de guitare de Beat It, le tube interplanétaire de Michael Jackson. Et pour ceux à qui l’entêtant clavier filerait des boutons, je ne saurais que trop vous conseiller des morceaux comme Runnin’ with the Devil, Ain’t Talkin’ ‘Bout Love, Hot for Teacher ou encore Panama.

Que serait le hard rock sans les coupes de cheveux improbables et les pantalons moulants, mais surtout que serait Van Halen sans le chanteur David Lee Roth finissant torse nu ou sans ce bon Eddie nous gratifiant d’un solo ébouriffant ?

Ken Chinn (SNFU)

Une mort qui m’aura plus touché que ce que j’aurais pu penser. Celui que l’on surnomme Mr. Chi Pig, mais plus couramment appelé Ken Chinn, s’est éteint au mois de juillet à l’âge de 57 ans. C’est encore trop jeune pour mourir, mais c’est un miracle qu’il ait survécu jusqu’ici.

Né à Edmonton d’une famille sino-allemande, les premières années de sa vie ont été chaotiques. Sans le sou, son père cumule les séjours en prison tandis que sa mère souffre de troubles mentaux et d’alcoolisme. Lui-même sera diagnostiqué schizophrène.

Il sera fondateur et seul membre permanent du groupe SNFU (abréviation de Society’s No Fucking Use), où son chant mélodique et son incroyable prestance scénique feront école. Relocalisé à Vancouver, le groupe est l’un des précurseurs du courant que l’on nomme skate punk.

Raillé car ouvertement homosexuel, devenu polytoxicomane et même SDF, il aura frôlé la mort à cause de ses addictions. Ces années de galère lui auront laissé des traces physiques et psychiques tenaces, notamment la perte de ses dents.

Pour en découvrir davantage sur sa vie chaotique et celle de son groupe, quoi de mieux qu’un reportage de l’émission Tracks d’Arte pour nous les narrer ? (⚠️⚠️⚠️ la scène d’intro comporte un passage bien crade)

J’ai écouté attentivement l’étendue de leur discographie, notamment les années Epitaph du milieu des années 90. Je n’avais pas spécialement accroché, mais un morceau est désormais une de mes chansons phares punk. Cette intro à la basse, la voix posée de Chinn, ce refrain s’ancrant dans la tête pour le reste de la journée : Painful Reminder, c’est un titre mid-tempo drôlement bien foutu. Déjà qu’il avait tendance à me filer le cafard, l’écouter après avoir appris la mort de son interprète a accentué cet effet.

Qui a dit que le punk ne savait pas faire dans le sentimental ?

Andy Gill (Gang of Four)

Le 1er février 2020, c’est à cette date que le guitariste et membre fondateur du groupe post-punk anglais Gang of Four Andy Gill est décédé. Il a succombé à une insuffisance respiratoire à l’âge de 64 ans.

Gang of Four, c’est un groupe précurseur qui a rendu le punk dansant et l’a accompagné d’un discours éminemment politique. Mélangeant les guitares saturées aux rythmiques funk, disco ou reggae, il a su développer un son qui fera plus tard le bonheur de groupes comme Bloc Party, Franz Ferdinand ou LDC Soundsystem.

Mais Andy Gill fut aussi un producteur recherché, lui qui a notamment produit le tout premier album des Red Hot Chili Peppers ou l’excellent album éponyme de Killing Joke sorti en 2003.

Pour en revenir à Gang of Four, leur premier album Entertainement ! est une référence absolue du post-punk. S’y trouve Damaged Goods, qui est une véritable bombe. Une section rythmique échevelée, un riff de guitare frénétique, un chant énergique et un break de batterie absolument indispensable : comment ne pas avoir envie de mouvoir son corps sur un tel morceau ?

Allez, je vais me le repasser inlassablement et remercier encore une fois Andy Gill pour son oeuvre.

Dave Greenfield (The Stranglers)

71 ans, c’est l’âge auquel le claviériste des Stranglers nous a quittés en mai 2020. Hospitalisé pour des problèmes cardiaques, il y contracte la Covid-19 et finit par en succomber. Décidément…

Dave Greenfield, c’est à lui que l’on doit le son reconnaissable des Stranglers. Alors que le groupe se cherchait encore musicalement, l’arrivée de ce musicien talentueux lui a donné une direction artistique claire. Car The Stranglers a osé le crime de lèse-majesté ultime : incorporer des claviers au punk. Mais ce sont bien ces sonorités particulières et cette complémentarité entre les différents instruments qui en ont fait sa renommée.

Le « Ray Manzarek du punk » est surtout à l’origine du plus gros hit du quatuor anglais, Golden Brown, cette valse à la gloire de l’héroïne et des femmes jouée au clavecin. Un incroyable morceau, intemporel, qui n’est pas non plus le dernier pour me transporter entre la mélancolie et le rêve.

Vous avez vu le film Snatch ? Osez me dire que ce morceau ne vient pas mettre en valeur les scènes qu’il illustre.

Bunny Lee

Bunny Lee, c’est ce gars que l’on surnommait « Striker » pour sa capacité à sortir des tubes en permanence. De son vrai nom Edward O’Sullivan Lee, le producteur emblématique de la musique jamaïcaine a rendu l’âme en octobre d’une insuffisance respiratoire, à l’âge de 79 ans.

Sa carrière derrière les consoles commencera en toute fin de la période rocksteady pour subsister jusqu’au dancehall. Inspiré par et successeurs des grands producteurs de l’époque, il aura vu passer dans son studio tout ce que l’île compte comme artistes de renom. Influent et visionnaire, il imposa le style « flying cymbals » (me demandez pas trop de décrire en quoi ça consiste exactement, j’ai copié bêtement sa bio) et forma avec les musiciens les plus doués du pays le backing band The Aggrovators pour assurer les enregistrements en studio. Il fut aussi l’un des premiers à envahir le marché britannique et popularisa le dub avec son ami King Tubby.

Avec pratiquement 2 000 skeuds produits, je n’ai pas la prétention de connaître l’étendue de son travail. Mais quelques classiques de ses périodes rocksteady et reggae ne m’auront pas échappé. Je pourrais citer My Conversation de Slim Smith & The Uniques, Better Must Come de Delroy Wilson ou encore Cherry Oh Baby d’Eric Donaldson.

Mais je vais m’attarder sur une bombe qui est, pour moi, un morceau emblématique du son early reggae : Wet Dream, le plus gros tube de Max Romeo. Avec ce clavier fou, cette rythmique endiablée, et des paroles tellement explicites qu’elles vaudront au titre une censure chez certaines radios.

Tout à fait le genre d’enregistrement dont on trouverait le son crade de nos jours. Mais c’est le type de hit à avoir fait fureur dans les clubs fréquentés par la jeunesse ouvrière des banlieues britanniques, jusqu’à devenir un morceau-étendard de la culture skinhead. Personnellement, c’est complètement ma came.

Millie Small

Je ne sais pas si cette chanteuse Jamaïcaine parlera à grand monde, en tout cas elle a eu un rôle majeur pour la musique de son pays. Son morceau My Boy Lollipop, sorti en 1964, est un succès planétaire atterrissant en 2e position des charts britanniques et américains. Cette version ska d’un titre doo-wop américain des années 50 fera beaucoup pour la réputation musicale de l’île caribéenne. Premier succès ska mondial, plus de 6 millions de copies de la chanson s’écouleront sur l’ensemble du globe.

Je trouve en tout cas que c’est une chanson qui passe encore bien, pour peu que l’on aime la musique jamaïcaine des sixties et seventies et que l’on ne soit pas rebuté par cette voix quelque peu stridente.

Première star internationale de la chanson Caribéenne, elle sera également celle qui aura eu le plus de succès. Elle disparaitra à l’âge de 72 ans au mois de mai.

Bill Withers

Sans aucun doute, l’artiste le plus connu de cette liste. Mais si, vous savez, vous avez déjà fredonné l’air de l’une de ses chansons sans forcément savoir qu’il en est l’interprète. Ain’t No Sunshine, ça ne vous dit rien ? Écrite et interprétée par Bill Withers. Et Just the Two of Us ? Bien que sortie par le saxophoniste Grover Washington Jr., Bill Withers en est le chanteur et le co-auteur.

Légende absolue de la soul et du rythm and blues, il est décédé de complications cardiaques au mois de mars. Il avait 81 ans. Allez, j’ai choisi Lean on Me pour illustrer l’article, parce que cette chanson « est la définition même du cool ».

Alan Merrill (The Arrows)

Si je vous dis I Love Rock’n’Roll, vous me répondez ? Joan Jett, forcément. Seulement voilà, l’inoubliable tube sorti en 1981 par la chanteuse américaine et son groupe les Blackhearts est une reprise. Si vous étiez déjà au courant, eh bien je vous en félicite.

Le morceau original date en fait de 1975 et a été publié par le groupe The Arrows. Alan Merrill en est le chanteur, le compositeur et le co-auteur, en plus d’être le guitariste du groupe. C’est à l’âge de 69 ans et à cause de complications dues à la Covid-19 qu’il nous a quittés fin mars 2020.

Ce que je peux en dire, c’est que Joan Jett & the Blackhearts en ont fait une reprise pratiquement à l’identique. Ils ont dû considérer que le morceau de base était déjà parfait, et je ne peux pas vraiment leur donner tort pour le coup.

Josh Pappe (D.R.I.)

Sur les quasi 40 années d’existence du groupe (série en cours), Josh Pappe en aura passé à peu près sept. Mais ce seront les années les plus cruciales pour ce qui concerne l’identité musicale du combo texan. Ayant quitté D.R.I. (abréviation de Dirty Rotten Imbeciles) juste avant l’enregistrement du second album Dealing With It !, il sera là pour capturer les opus suivants Crossover et 4 of a Kind.

Dealing With It ! amorce la transition entre un style punk hardcore primitif, aux morceaux supersoniques et très courts, et le thrash metal au tempo plus lent et aux structures plus travaillées. Ses successeurs seront ainsi le parfait mix entre les deux genres, que l’on qualifiera de crossover thrash. Cette appellation, on la devra tout simplement au nom de leur troisième effort Crossover. Le groupe de Houston deviendra ainsi l’exemple à suivre pour bon nombre de combos par la suite. Et Josh Pappe n’y est donc pas étranger.

On l’a aussi vu dans le groupe punk Gang Green, pour lequel il n’aura joué que 3 ans et enregistré un album live. Il est décédé à 53 ans à la fin du mois de janvier 2020.

Bill Rieflin (Ministry)

Ministry et ses différentes émanations (Revolting Cocks, Lard, Pigface), R.E.M., Swans, KMFDM, Nine Inch Nails, King Crimson ou encore Taylor Swift (!) : c’est peu dire que le CV de Bill Rieflin est chargé et prestigieux.

Prolifique batteur, il est mort à 59 ans d’un cancer en mars 2020. Parmi ses innombrables collaborations, je le connais pour sa période Ministry. Il n’y a officié que sur 3 des 14 albums studio, mais certainement sur ceux qui comptent le plus dans la discographie du groupe de métal indus. The Land of Rape and Honey, d’abord. The Mind is a Terrible Thing to Taste, ensuite. Le plus important enfin, Psalm 69 : The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs. Ce dernier est la pièce majeure du groupe mené par Al Jourgensen, qui aura fini par rafler le disque de platine aux États-Unis. L’enregistrement de cet album et la tournée qui a suivi ont été des plus chaotiques.

Parmi les anecdotes les plus marquantes : un budget colossal aura été accordé pour l’enregistrement et la production de l’album, mais il aura été majoritairement dilapidé par Al Jourgensen et le guitariste Mike Scaccia dans l’achat de drogues en tout genre (à hauteur de 1 000 $ par jour d’après leurs dires 😳). Le groupe aura d’ailleurs réalisé les sessions studio en deux groupes distincts, travaillant de façon indépendante. D’un côté, Jourgensen et Scaccia complètement défoncés. De l’autre, Paul Barker, Bill Rieflin et Chris Connelly, surnommés le « book club » pour leur refus de prendre part aux excès de drogue et d’alcool. Les premiers faisaient leurs prises de leur côté, les seconds passaient après et ajoutaient leurs parties. Puis revenait le duo Jourgensen-Scaccia qui effaçait 80% du travail du club de lecture pour reprendre là où il s’était arrêté.

Ministry, c’était aussi la particularité de multiplier les instruments en concert et de jouer sur la mise en scène (cage en métal, écran géant avec extraits de films gores) pour impressionner comme il se doit l’auditoire. Le clip du morceau Burning Inside résume très bien le concept.

Bill Rieflin n’est pas le seul membre de l’âge d’or de Ministry à être décédé. En 2012, Mike Scaccia est emporté par une crise cardiaque alors qu’il jouait sur scène avec son groupe Rigor Mortis. Al Jourgensen, lui, est toujours vivant (et toujours debout), et je me demande bien par quel miracle.

Joey Image (The Misfits)

Des Misfits, groupe instigateur du genre horror punk (un parfait mix entre le courant musical du moment et les influences du cinéma d’horreur de série Z), je connais bien évidemment l’âme du groupe Glen Danzig et son incroyable voix. D’ailleurs, un aparté : pour moi, The Misfits c’est avec Danzig ou rien. La période sans lui, ce n’est à mes yeux pas les Misfits. Voilà, parenthèse fermée.

Je connais aussi Jerry Only, bassiste et seul membre permanent du groupe. Je connais encore Doyle Wolfgang von Frankenstein, petit-frère de Jerry. Je sais que Dez Cadena (ex de Black Flag) y a fait un tour à la guitare, que Marky Ramone y a servi comme batteur, tout comme Dave Lombardo (ex Slayer, actuel Suicidal Tendencies) qui en est le dernier batteur en date. Pour le reste, je n’ai pas retenu les nombreux changements de line-up.

Il se trouve qu’un dénommé Joey Image (Joey Poole à l’état civil) en a été le batteur en 78-79. Parmi les chansons qu’il aura enregistrées, quelques incontournables du groupe : Horror Business, Teenagers From Mars, Night of the Living Dead ou encore Where Eagles Dare.

Luttant depuis des années contre un cancer du foie, il finit par en succomber en juin, à l’âge de 63 ans. Je saurai désormais me souvenir de son nom et (un peu) de son œuvre.

Voilà donc, il s’agissait de mon hommage à des artistes plus ou moins connus, plus ou moins influents, plus ou moins importants. Mais qui ont, d’une façon ou d’une autre, un lien avec mes goûts et mes influences musicales.

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