Mon classement des meilleurs albums de 2021

Mon classement des meilleurs albums de 2021

Mes sorties préférées pour l'année 2021

Après avoir repoussé l’échéance sans cesse, c’est donc au beau milieu de l’année 2023 que je me suis enfin décidé à écrire et publier ce putain de top albums 2021. La procrastination étant ma religion, j’ai fini par me faire violence pour faire quelque chose digne de ce nom et me libérer d’un poids qui hantait ma conscience. Mais allons directement à l’essentiel, et plongeons donc sans plus attendre dans cette liste de sorties de qualité.

In Transmission, Capra

Quelle claque, mes p’tits potes. Cet album m’a tellement marqué que j’en ai fait un article bien avant de rédiger ce top albums. Néanmoins, je vais en reparler avec plaisir.

Capra vient de Lafayette en Louisiane, et a un son lourd comme un alligator voguant dans un bayou. Sur une base metalcore s’entrechoque différentes influences : on y retrouve bien sûr des sonorités hardcore traditionnelles, mais surtout ce qui se fait de mieux au niveau riffs chaotiques et déstructurés. Le tout, mâtiné de passages crust voire carrément black metal (le morceau d’ouverture pourrait nous faire croire qu’on a mal lu la description du groupe).

Ce qui fait aussi la différence, c’est ce chant féminin oppressant et énergique, qui est tout sauf accessoire puisqu’il est une vraie plus-value pour sublimer des compos qui savent parfois varier les tempos.

Ainsi les morceaux de In Transmission défilent. Ils ont chacun leur histoire à raconter et n’hésitent pas non plus à brouiller les cartes en plein milieu. Vu l’enchainement quasi-ininterrompu de pistes, j’ai parfois l’impression d’en avoir écouté plus qu’il n’y en avait réellement : j’en sors lessivé mais prêt à en redemander encore et encore.

Bless My Psyche, Sincere Engineer

Une musique entrainante et des paroles emplies de désespoir. Si je devais donner une définition simple de Sincere Engineer, ce serait celle-ci. Mais bon, comme ce n’est pas très parlant et que l’on pourrait donner la même pour un grand nombre de groupes, je me dois d’étayer mon propos.

J’ai déjà parlé de la formation de Chicago ici ou , elle qui est constituée autour de Deanna Belos et qui donne dans l’indie rock/emo punk. Je vais donc en dire davantage sur Bless My Psyche, qui est un album qui m’a beaucoup plu.

Tout d’abord, il débute par l’excellentissime Trust Me, assurément le meilleur morceau du skeud et qui constitue là une belle entrée en matière. Tout s’enchaîne admirablement, passant des chansons à l’énergie punk aux ballades plus ou moins sophistiquées. Mention toute particulière pour les titres Out of Reach et Coming in Last, qui sont de superbes exemples des talents de songwriting de sa frontwoman.

Même une chanson comme Recluse in the Making, que je n’ai pas du tout aimée lorsque je l’ai découverte « individuellement », trouve parfaitement sa place ici et se fond dans l’ambiance générale.

Enfin, quoi de mieux que le morceau éponyme acoustique pour clore en douceur ce recueil consistant ?

How Flowers Grow, Scowl

L’album date de 2021, et depuis Scowl est devenu l’un de mes groupes fétiches. Et plus le temps passe, plus je trouve How Flowers Grow excellent.

Venant de Santa Cruz sur la côte californienne, la formation est menée par la charismatique Kat Moss, adepte de tenues bigarrées, de maquillages parfois extravagants et de couleurs de cheveux vives. Une allure que l’on imagine d’ordinaire bien éloignée des personnes écoutant (et jouant) ce type de musique.

En effet, Scowl nous propose un hardcore aussi proche que possible de l’originel, avec un chant braillé mais particulièrement puissant et quelques bons gros passages pour adeptes de two step. Chaque morceau tourne autour de la minute ou presque, pour un total de 10 pistes avalées en à peine plus d’un quart d’heure.

Bloodhound, l’excellentissime chanson qui ouvre la galette, est une parfaite démonstration de ce que le combo est capable de faire. Et puis au milieu de tout ça surgit Seeds to Sow, un étonnant passage pop où la vocaliste donne dans le chant clair sur fond de saxophone.

Les Californien.ne.s distribuent des claques sans demander leur reste. Peut-être mon côté masochiste, mais j’ai adoré ça. Et mon petit doigt me dit que Scowl est un groupe qui va connaître une hype toujours plus intense d’année en année.

Nice One, Catbite

On connaissait les rues de Philadelphie, il va désormais falloir apprendre à connaître son ska. Catbite vient en effet de la grande ville de Pennsylvanie et a choisi ce style musical entrainant pour nous en mettre plein les oreilles. Ainsi, Nice One porte bien son nom puisque je passe toujours un bon moment lors de cette demi-heure d’écoute au son de la guitare chaloupée et de l’orgue lancinant.

On sent particulièrement l’influence du mouvement two tone et de ses fers de lance que sont The Specials ou The Selecter, notamment avec les soli particulièrement rock’n’roll, la guitare distordue et la batterie qui se fait tout sauf discrète. Et si vous appréciez les désormais incontournables The Interrupters, il y a toutes les chances que vous aimiez Catbite.

Même lorsqu’il faut ralentir le tempo, user davantage des sonorités caribéennes ou y inclure des influences « latines », ça continue de tenir largement la route. La chanteuse du combo a une voix tout-terrain qui lui permet d’assurer le chant quelle que soit l’ambiance du morceau.

Il n’y a donc aucune raison que vous passiez à côté de cet album si votre garde-robe regorge du motif damier noir et blanc.

Casual Drag, Totally Slow

Sortez votre trucker cap Independent, le tee-shirt raglan Thrasher, un jean bien épais alors qu’il fait plus de 30°C et redescendez du grenier votre board Santa Cruz old school : Totally Slow sera la bande-son parfaite de votre prochaine session à enchaîner les courbes dans une piscine vide.

Bien que venant de Caroline du Nord, on pourrait les croire implantés au sud de la Californie ou aux alentours de Washington DC et sortant d’une DeLorean tant leur son est dans la lignée de ce qui se faisait dans ces contrées durant les années 80. Il s’agit d’un hardcore mélodique basique et au gros son de guitare rappelant les compos les plus brutales de Social Distortion, l’énergie de Dag Nasty et de tant d’autres légendes de l’époque que la page Bandcamp du groupe n’hésite pas à citer abondamment.

Casual Drag est ainsi une couche sonore épaisse qui ne fait pas dans la dentelle mais qui est d’une efficacité redoutable pour brûler de la gomme sur de l’asphalte.

Between the Richness, Fiddlehead

Débarquant tout droit de Boston, Fiddlehead est ce qu’on appelle un supergroupe puisque ses membres sont surtout connus pour avoir joué dans d’autres formations reconnues par le passé (je citerais Have Heart ou Basement, pour les plus parlantes).

Même en n’étant pas un fan absolu du genre post hardcore/emo, j’ai trouvé cet album très bon en sachant alterner entre les moments de tension et les accalmies, et dont chaque morceau ou presque a une identité propre. On retrouve les incontournables du style avec le chant clair, les riffs pleins d’overdrive et un sens aigu de la mélodie.

10 morceaux pour 25 minutes de musique, ça ne laisse même pas le temps de se lasser de ce Between the Richness.

Turn Up That Dial, Dropkick Murphys

Groupe que l’on ne présente plus (mais que j’avais quand même présenté), les Dropkick Murphys reviennent 4 ans après leur précédent opus, 11 Short Stories of Pain & Glory, sur lequel je n’avais pas du tout accroché. A contrario, j’ai aimé ce Turn Up That Dial qui, s’il ne fait pas dans l’originalité, n’en reste pas moins efficace.

Les Bostoniens font dans leur registre habituel (en tout cas dans celui de leurs dernières productions), et prouvent qu’ils ont toujours le chic pour écrire des morceaux accrocheurs, qui deviennent instantanément des classiques retentissant fièrement en concert (Middle Finger, Queen of Suffolk County, Smash Shit Up, etc.).

Les titres s’enchainent, les différents instruments qu’ils maitrisent sont tous exploités, leurs thématiques fétiches sont abordées comme de coutume dans les paroles. On a même droit au morceau gnangnan de service (H.B.D.M.F.)… Mais on retrouve quelques reprises seulement en bonus tracks de la version digitale, ce qui est assez rare pour être signalé.

Bref, pas besoin de m’épancher davantage sur cet album, les fans du groupe y trouveront certainement leur compte, et pour les autres ça fera une bonne occasion de les découvrir.

Hestia, The Rumjacks

Originaires de Sydney en Australie, The Rumjacks donnent également dans le punk aux influences folk et celtiques. Après un changement de chanteur contraint et forcé (et qui aurait dû intervenir bien avant vu le passif du type, si vous voulez mon avis), ils reviennent en 2021 avec un nouvel album nommé Hestia (d’après la déesse du feu sacré et du foyer dans la mythologie grecque).

Pour celles et ceux qui ont connu le groupe via leur grand succès An Irish Pub Song, la voix de leur nouveau frontman n’a rien à voir avec celle du précédent. On passe d’un chant rauque peu varié et peu puissant à un chant généralement clair, bien plus agréable et davantage passe-partout.

En tout état de cause, le dénommé Mike Rivkees a réussi son coup en accompagnant parfaitement les différents titres garnissant ce joli disque. Dessus, on y retrouve les fondamentaux du genre : passages au tin whistle, à l’accordéon ou à la cornemuse, morceaux mettant en avant la guitare acoustique, sans même évoquer banjo, bouzouki ou mandoline utilisés en alternance pour chaque chanson.

L’album est d’une belle homogénéité, et l’on y retrouve plusieurs tubes à scander comme des hymnes tels Sainted Millions, Goodnight & Make Mends mais surtout Light in My Shadow (mon préféré), à tel point que le refrain me trotte à chaque fois dans la tête pendant des heures.

Le groupe s’aventure même à tenter quelques passages reggae/ska pour varier un peu les plaisirs. Ainsi, Hestia est une cuvée particulièrement réussie, qui séduira je pense au-delà des fans de folk punk façon celtique.

Kill Grid, Enforced

Richmond en Virginie est la ville de Municipal Waste, d’Iron Reagan et donc d’Enforced. À croire que cette paisible bourgade en apparence a quelque chose à nous cacher vu la rage qui se détache de ses champions du crossover thrash.

Pourtant, ce combo s’éloigne bien volontiers des gimmicks qui ont fait la notoriété des deux premiers nommés et lorgne plutôt du côté de Power Trip, et c’est pas pour me déplaire (les regrettés Texans sont de toute façon devenus mon mètre étalon de profane).

Si comme moi vous avez adoré le Nightmare Logic de ces derniers, vous aimerez sans nul doute ce Kill the Grid pas très original mais ô combien réussi. Bon, il a peut-être les défauts du thrash metal finalement : l’incapacité de faire des morceaux de moins de 4 minutes et des albums de moins de 40.

Sacrificio, Criminal

Pourquoi s’emmerder à choisir un nom compliqué quand on peut faire dans le basique ? C’est sûrement ce que s’est dit Anton Reisenegger au moment de former son groupe Criminal en 1991 à Santiago. Car si son blase ne le laisse pas penser, Anton est bien Chilien. Même s’il vit désormais en Angleterre, il continue de maintenir son groupe (parmi d’autres) en vie.

À l’écoute de Sacrificio, j’ai un nom qui m’est directement venu en tête : Sepultura. En effet, les points communs avec les mythiques Brésiliens sont nombreux, parmi lesquels la voix et la façon de chanter ou encore le style de musique (un savant mélange de death et de thrash comme on peut le retrouver sur Arise ou Chaos A.D.).

Même si la plupart des textes sont en anglais, on en retrouve quelques-uns en espagnol. Voilà pour la touche d’originalité. Pour le reste, c’est un album de fort belle facture qui a toute sa place ici.

Eh bien voilà, j’en ai enfin fini avec ce classement de mes albums préférés de l’année 2021 qui a su se faire désirer. Mais je trouve que ça en valait la peine, pas vous ?

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