Mes disques préférés de 2023 (albums + EPs)

Mes disques préférés de 2023 (albums + EPs)

Classement de mes disques préférés de 2023 (image d'illustration générée par intelligence artificielle)

23 sorties pour cette 23e année du XXIe siècle. Oui, cette année j’ai décidé de voir les choses en grand, en évoquant autant d’albums et d’EPs qui m’auront bien plu en 2023. Bon, c’est avant tout parce que je n’ai pas su faire de tri là-dedans. Si j’ai pu arrêter un top 10 de façon quasi-certaine, le reste du classement va cahin-caha (oui, j’ai utilisé l’expression « cahin-caha » car je la trouve rigolote).

Sans transition, voici ce qui aura été agréable à mes oreilles durant l’année écoulée.

Grade 2, Grade 2

Punk/oi, Ryde (île de Wight, R.-U.)

J’ai déjà bien parlé de Grade 2 ces derniers temps sur mon site, mais il est venu le moment de revenir plus en détail sur leur dernière sortie. Sobrement intitulé Grade 2, cet album aura marqué mon année 2023 grâce à un son punk comme je les aime, entre tradition britannique des origines, son émanation oi! et son évolution américaine version côte ouest.

Ça brasse donc assez large au niveau des influences. Évidemment, je pense à Rancid. Je pense également aux Buzzcocks, aux Jam, à Cock Sparrer, voire à Lion’s Law. Mais Grade 2 fait avant tout du Grade 2, étant particulièrement doué pour créer des morceaux qui s’installent dans la tête sans verser de loyer.

Personnellement, je suis absolument fan du jeu de basse de furieux que l’on entend ici comme sur d’anciennes compos. Suivre la guitare n’est visiblement pas envisageable, il faut partir dans tous les sens et montrer au monde entier sa virtuosité. Un véritable plus pour rendre leur musique encore plus accrocheuse que ce qu’elle ne l’était déjà. Aussi, notre power trio maitrise parfaitement différents tempos, comme avec l’étonnamment modéré Fast Pace ou le supersonique Doing Time.

Bien sûr, comment faire cette chronique sans évoquer Under the Streetlight, véritable tube sur lequel je me suis déjà épanché dans un précédent article. Un morceau qui va faire référence dans le milieu, j’en suis certain.

En ce qui concerne le chant, on est sur une alternance entre le guitariste et son homologue bassiste, avec des voix assez proches qui convergent parfaitement lorsqu’il s’agit d’entonner en chœur chaque refrain (lesdits refrains souvent appuyés d’une pointe d’orgue électronique quand il le faut).

En résumé, cet album éponyme est une véritable réussite. C’est un disque qui a de la personnalité, avec des titres qui s’enchaînent parfaitement, chacun ayant en plus une identité toute particulière. La montée en puissance de nos trois Anglais ne semble même pas finie, à tel point que j’en suis à me questionner sur les sommets pouvant être atteints lorsqu’ils seront à leur paroxysme.


Only Constant, GEL

Hardcore, New Jersey (États-Unis)

Voilà encore un groupe de hardcore qui commence à faire parler de lui. Allez savoir pourquoi, mais j’ai toujours envie de faire un parallèle avec Scowl. Sûrement l’association d’un hardcore fidèle aux racines et d’un chant féminin qui me pousse à ça. En vrai, les deux formations sont amies et ont tourné ensemble à plusieurs reprises.

Mais si Scowl jouit d’une hype sans cesse grandissante, GEL est pour le moment un peu plus l’affaire des puristes du genre. Toutefois, il ne serait pas étonnant que Only Constant fasse figure de game changer pour elleux.

Ce premier album commence par l’excellent Honed Blade et son riff groovy. D’emblée, on découvre la marque de fabrique du groupe : un chant puissant comme pourrait l’être celui d’une personne possédée, des guitares tranchantes (bien que l’on ne sente que très peu l’apport d’une deuxième guitare) et des compos oscillant entre une et deux minutes.

Si les chansons sont simples dans leur structure, il y a toujours ce petit quelque chose qui fait la différence et qui imprime la patte GEL. Tantôt une batterie d’humeur fracassante ou habitée d’un zeste de folie, tantôt le petit solo de guitare ou le riff qui entraine le petit hochement de tête qui va bien.

Seul regret : la qualité de la production. Je la trouve un peu brouillonne, avec parfois l’impression d’être noyé au milieu du son. Mais nul doute que la formation du New Jersey en a encore sous la pédale et livrera dans les mois à venir du nouveau matériel de grande qualité.


Psychic Dance Routine, Scowl

Hardcore/rock alternatif, Santa Cruz (États-Unis)

J’ai déjà beaucoup parlé de Scowl (et je continuerai certainement de le faire), et j’ai largement évoqué ce que je pense de leur nouvel EP Psychic Dance Routine dans mon article Wrapped Spotify 2023 (oups).

Qu’à cela ne tienne, il y a dix minutes de musique pour cinq titres, je vais tenter d’expliciter un peu plus. Comme indiqué précédemment, la formation de Santa Cruz commence à prendre un virage musical un peu plus « accessible ». La pièce d’ouverture Shot Down en est le parfait exemple, puisque l’on retrouve en premier lieu le style traditionnel du groupe, avant que le refrain n’arrive avec son chant clair et son rythme un peu plus posé.

Dans la foulée arrive le morceau titre, avec sa structure de chanson pop, ses paroles doucement chantées de bout en bout, et une musique beaucoup moins agressive. Ça peut faire penser à Hole ou à un groupe de rock alternatif mainstream.

Cette apaisante mélodie est directement contrebalancée par Wired, pure chanson de Scowl « à l’ancienne » où sont présents tous les gimmicks qui ont fait leur réputation jusqu’ici. Après nous avoir bien rappelé où leurs racines se trouvaient, voici qu’iels nous prennent encore une fois à contrepied avec un Opening Night au son une fois de plus très alt-rock passable en radio. Je ferme les yeux et je pourrais m’imaginer Dave Grohl et les Foo Fighters interpréter ce genre de titre (oui, même le passage hurlé sur la fin).

Et pour conclure l’affaire, Sold Out vient lui aussi rappeler leur sens du groove et à quel point les vociférations de Kat Moss prennent aux tripes. C’est donc un condensé de ce que le combo californien est désormais capable de faire, véritable tour de force qui tend à prouver que Scowl ne se contente pas de faire du bruit.

Cette formation laisse maintenant libre court à ses différentes influences et prend des risques payants, puisqu’à chaque écoute j’ai la sensation d’aimer un peu plus chaque morceau. Encore une fois, à voir jusqu’où iels souhaitent pousser cet alliage. Scowl finira-t-il par devenir un groupe insipide et manquant de spontanéité à mon goût ? N’est-ce là qu’une « expérimentation » sans lendemain le temps d’un EP ? Seront-ils capables de me séduire encore longtemps ? Tant de questions qui appellent une réponse rapide, maintenant.


Orthodoxy of New Radicalism, The Offenders

Punk celtique, Cosenza (Italie)/Berlin (Allemagne)

Drôle de parcours que celui des Italiens The Offenders. Ils ont débuté comme groupe de ska punk en Calabre, les voilà désormais dans la capitale allemande à jouer du punk celtique à base de mandoline ou bouzouki. Ce que je peux en dire, c’est que ça leur réussit parfaitement puisque Orthodoxy of New Radicalism est un album vraiment sympa.

Musicalement, ça me fait beaucoup penser aux Rumjacks, avec un son punk marqué prenant le pas sur le côté musique traditionnelle irlandaise. Point bonus : ils se revendiquent antifascistes et l’évoquent volontiers dans leurs chansons.

Leurs morceaux parlent aussi d’un révolutionnaire, de militants pour la justice sociale et l’égalité, de l’exploitation de masse, etc. Des sujets somme toute classiques pour un groupe punk mais que l’on a toujours plaisir à retrouver.

Pas d’ombre au tableau pour cet opus dense et cohérent, qui ne réinvente rien mais qui fait parfaitement ce que l’on attend de lui.


Stop the World, NOT

Pop punk, Los Angeles (États-Unis)

Mot simpliste de trois lettres, toutes en capitales, comme nom de groupe. Pochette flashy avec un personnage façon cartoon. Pop punk ultra-mélodique, aux lignes de basse intenables et aux gimmicks attendus mais faisant toujours mouche. NOT n’a aucun mal à revendiquer sa filiation à ALL (et, par ricochet, aux Descendents), tant tout ce qu’il fait sonne comme un hommage appuyé au groupe californien.

Sans surprise, Stop the World rappellera de bons souvenirs aux fans les plus assidus des deux formations qui n’en font presque qu’une (ALL est le projet que Bill Stevenson, Karl Alvarez et Stephen Egerton ont monté quand Milo Aukerman était occupé par ses études et sa carrière de biochimiste). On pourrait croire à un album caché enregistré avec un chanteur différent ou même à un plagiat tant ça sonne comme on s’y attend.

Je souhaite à NOT de marcher dans les pas de ses brillants aînés, même si reproduire (en l’assumant totalement) leur marque de fabrique risque d’être un peu rébarbatif à la longue.


You’re Welcome, Lambrini Girls

Punk/riot grrrl, Brighton (Royaume-Uni)

Impossible de ne pas sentir l’influence de Bikini Kill. Venant de la célèbre station balnéaire anglaise, le trio Lambrini Girls propose un punk à tendance riot grrrl, où les sujets politiques et sociaux sont mis sur le devant de la scène.

You’re Welcome a une pochette dont je vous laisse juger du bon goût et propose 6 brûlots engagés comme jamais. Violences sexistes et sexuelles, TERF, homophobie ou masculinité toxique sont les thèmes dénoncés par ces filles particulièrement enragées.

Le chant est braillard, plus parlé que véritablement chanté, enrobé de ce délicieux accent so british. Il me rappelle beaucoup ce qui se fait dans d’autres groupes du revival post-punk outre-Manche (Idles, Sleaford Mods, etc.).

Chansons politisées, compos basiques mais ô combien énervées : la recette est efficace. Avec leurs morceaux particulièrement pêchus et une énergie débordante, elles font forcément leur petit effet en concert.


Return of the Loafer, Big Boss Sound

Ska/rocksteady/reggae, Londres (Royaume-Uni)

Pour les amateur.ice.s de oldies jamaïcains, c’est un beau skeud que voilà. Pseudonyme utilisé sur cet album par le multi-instrumentiste Nasser Bouzida, Big Boss Sound propose ainsi des instrumentaux (parfois surmontés de quelques toasts) dans le plus pur style de ce qui se faisait en Jamaïque (et parmi la diaspora présente en Grande-Bretagne) dans les années 1960.

Ska, rocksteady, et early/skinhead reggae : tout y passe. L’impression parfois d’entendre l’orgue Hammond fou de Jackie Mittoo revenir d’entre les morts (pas pour rien d’ailleurs qu’un des morceaux est sobrement intitulé Mr. Mittoo). Même si l’on retrouve tout du long le grain particulier des productions de l’époque, Return of the Loafer fait aussi de la place à des sonorités plus modernes (notamment des arrangements à la guitare sonnant davantage soul ou rock), ou à des incartades (je pense notamment au tribal Indian Reggae) qui confèrent à chaque morceau une identité qui lui est propre.

Mention particulière au génial morceau éponyme, un ska véritablement endiablé qui donne envie de bouger jambes, bras et popotin sur un dancefloor improvisé.


Howl Still, Comeback Clit

Punk hardcore/riot grrrl, Hastings (Royaume-Uni)

Pour commencer, le nom du groupe me fait marrer. Clin d’œil féminin (et même féministe) aux Canadiens de Comeback Kid, Comeback Clit est un girl band débarquant de la côte sud anglaise. Leur punk hardcore musclé, je le devine engagé : je n’ai pas réussi à trouver d’infos sur les paroles, mais vu qu’elles revendiquent une filiation avec le mouvement riot grrrl

Quoi qu’il en soit, Howl Still plaira à toutes celles et tous ceux appréciant les formations se réclamant de l’héritage de Bikini Kill et consorts. En pratiquement onze minutes de musique et en six titres, elles nous proposent ainsi une formule connue mais ô combien efficace. De quoi sentir un peu la rage qui s’en dégage.


Pacific Ways, Flatmates 205

Pop punk, Turin (Italie)

Si vous me lisez régulièrement, vous avez dû tomber il y a quelques mois de cela sur la première interview réalisée pour ce site, à savoir celle des Italiens de Flatmates 205. On y parlait notamment de la genèse de leur premier LP, le dénommé Pacific Ways.

Cet album-concept propose huit pièces dans une veine pop punk teintée d’autres influences venant du rock alternatif ou du college rock. Ces chansons à la production soignée ont pour la plupart le pouvoir d’entrer facilement en tête grâce à un joli sens de la mélodie.

Les Turinois savent varier les plaisirs, en commençant par quatre titres en anglais avant de finir sur quatre autres en italien cette fois-ci. On y trouve aussi une intro de chanson au ukulélé ou un morceau final à la guitare acoustique.

Un opus sans prétention qui sera apprécié à sa juste valeur par toutes celles et tous ceux qui ont passé leurs années collège/lycée à poncer les classiques de Green Day, Blink-182 et autres Sum 41.


Burn, Xiao

Hardcore/powerviolence, Stockholm (Suède)

Sept titres qui tiennent en un peu plus de dix minutes, il y a de quoi annoncer la couleur. Un déferlement de haine qui fait du bien (ou du mal, c’est selon) aux oreilles. Xiao sont suédois.e.s et n’ont pas l’air content.e.s. Si vous cherchez la finesse, passez votre chemin.

Ceci étant dit, il faut reconnaître que les morceaux parsemés de blasts savent parfois lever le pied, ou laisser libre court à quelques phases entre l’expérimental et le dissonant. Le chant féminin est particulièrement tranchant et se marie très bien à l’ensemble.

Bref, le côté brut de décoffrage de Burn en fera suer du front plus d’un.


Ailments, Clayface

Punk, Manchester (Royaume-Uni)

Encore une jolie découverte cette année. Les Anglais de Clayface aiment les mélodies, les riffs en palm mute, la basse qui vrombit et relâcher de temps en temps la pression. On a deux guitares parfaitement utilisées, des refrains entrainants et des morceaux à la structure sortant souvent du schéma couplet/refrain.

J’ai bien aimé Ailments de par sa large palette de sonorités utilisées, allant du pop punk à la Screeching Weasel au punk hardcore, en passant par le skate punk façon Satanic Surfers ou le punk’n’roll de Zeke. En fait, chaque morceau inclut une bribe des diverses influences qui semblent nourrir le groupe. Finalement, ça sonne américain mais on a bien affaire à des Britanniques purs et durs.


A Moment in Time, Berthold City

Hardcore, Los Angeles (États-Unis)

Le son straight edge par excellence. Même s’il s’agit d’une philosophie de vie et pas d’un style musical à proprement parler, on peut quand même assimiler cette doctrine à toute la mouvance des groupes youth crew dont Berthold City (quel drôle de nom) n’aura aucun mal à se revendiquer.

Mené par un musicien au joli CV (guitariste dans Strife, notamment), la formation californienne propose des compos hargneuses qui s’enchaînent à toute allure. A Moment in Time se conclut même sur deux reprises (dont une des mythiques Circle Jerks), histoire de boucler la boucle.

Il n’y aura que très peu d’occasions de souffler au milieu de ces 16 titres. Le moment de prendre une bonne bouffée d’oxygène avant de se laisser happer par la suite.


Lessons in Giving Up, The Mansters

Punk hardcore, Tønsberg (Norvège)

Encore un record de rapidité avec ces huit titres en à peine plus de dix minutes. Les Norvégiens The Mansters veulent nous « faire la leçon pour jeter l’éponge » avec la manière. Leur punk hardcore qui déroule à toute vitesse nous donnera du fil à retordre.

Lessons in Giving Up relâchera son étreinte après l’équivalent de trois rounds. Même si on n’abandonnera pas sur KO, on sera tout de même vaincu aux points.


War Remains, Enforced

Thrash metal, Richmond (États-Unis)

Les bougres avaient déjà intégré mon classement en 2021 lors de la sortie de leur précédent opus, voilà qu’ils réalisent la passe de deux. Enforced n’a donc rien perdu de ses talents destructeurs et propose toujours un thrash lorgnant allègrement sur le crossover. Invitations au circle pit à foison, solis tranchants comme des scalpels et chant guttural sont au rendez-vous.

Encore une fois, War Remains ne réinvente rien mais fait à la perfection ce qu’on en espérait.


People Die Every Day, Tripper

Hardcore, Baltimore (États-Unis)

Turnstile, Trapped Under Ice, War on Women, End It… Et maintenant Tripper : Baltimore ne serait-elle pas en train de devenir la capitale américaine du hardcore ? Quoi qu’il en soit, le dernier rejeton en date (si l’on peut dire) propose 4 titres imparables sur ce People Die Every Day qui sent bon l’optimisme.

On y trouve un chant féminin éraillé juste ce qu’il faut pour que les textes soient un minimum intelligibles, qui accompagne parfaitement des compositions torturées et dissonantes. La cerise sur le gâteau, c’est que les morceaux savent aussi se montrer groovy quand il le faut. C’est prometteur et ça donne envie de connaître la suite.


Straight not giving a Fuck, Human Garbage

Hardcore, Los Angeles (États-Unis)

Alors là les ami.e.s, on ne va une fois de plus pas faire dans la finesse. Voire même, pousser encore un peu plus le curseur. En s’appelant Human Garbage, je m’imaginais mal quelque chose de calme. Straight not giving a Fuck, nom de l’album, semble confirmer mon impression. Et en appuyant sur le bouton « lecture »… J’ai été servi.

Groupe de Los Angeles, il donne dans un hardcore bien lourd, rappelant Terror ou Strife pour citer quelques autres formations locales bien connues des accros du genre. Rien d’original une fois de plus, mais c’est diablement efficace. On remue la tête sur les passages groovy, on reprend son souffle sur les incartades beatdown et on est happé par les intros envoyées pleine balle, bien soutenues par une batterie qui envoie les watts.

Bande-son idéale pour un spectacle de monster trucks.


To Live and Withstand, Anklebiter

Hardcore, nord-est des États-Unis

Groupe de hardcore straight edge originaire du nord-est des États-Unis (sans plus de précisions), Anklebiter s’est formé en 2022 et attend donc l’année suivante pour sortir son premier EP To Live and Withstand. Un line-up paritaire où l’on retrouve de (très) jeunes gens pleins d’énergie, notamment une vocaliste au chant rageux comme ce style musical en procure tant.

C’est rentre-dedans, et ce sont sept titres qui défilent sur un peu plus de 10 minutes. Pourquoi imaginer autre chose après tout ?


Colder Now, Territories

Punk, Calgary (Canada)

Quand on pense punk chanté en anglais, on pense avant tout au Royaume-Uni et aux États-Unis. Malgré cela, le Canada n’a jamais été en reste, et Territories n’est pas là pour me faire mentir.

Ainsi, Colder Now est un album punk avec de jolies mélodies, des guitares plutôt clean et un son assez rock’n’roll. Si je devais comparer avec d’autres formations du pays à la feuille d’érable, disons qu’on est sur quelque chose ressemblant aux Flatliners et pas vraiment à Belvedere (qui viennent eux aussi de Calgary, du moins en partie).

Ça sonne presque comme du Social Distortion qui aurait écarté le côté bad boy pour quelque chose de plus feel good (vous en avez marre des anglicismes ? Eh bien moi aussi).


S/T, Deadbolt

Hardcore, Montréal (Canada)

Énième groupe de hardcore à chant féminin. Encore une fois, rien de bien original avec les dénommé.e.s Deadbolt mais j’ai passé ces dix minutes et quelques de façon agréable. On est à la limite du chant clair, les morceaux s’enchaînent avec très peu de répit, et on profite d’un petit solo de guitare ultra-simpliste de temps à autre pour casser la routine.

Ce self-titled saura plaire à toutes celles et tous ceux qui aiment le hardcore, j’en suis persuadé.


Sounds Like This, Post Ramone

Pop punk, Youngstown (Ohio, É.-U.)

Leur nom laisse transparaître leur principale influence. En effet, Post Ramone nous pousse dans cette dimension ouverte à la suite du mythique groupe newyorkais The Ramones, où s’est infiltré tout un tas de formations. Riffs simplistes de trois ou quatre accords max, tempos rapides, paroles au sens léger et évoquant souvent à la fête y sont la norme.

Ainsi, dans la lignée de références comme Teenage Bottlerocket ou The Raging Nathans (dont j’ai déjà dit le plus grand bien), ce quatuor propose de jolis titres sur le bien nommé Sounds Like This. Ce premier effort sonne comme celui d’un groupe qui parait déjà parfaitement rodé malgré sa jeunesse. Loin de la simplicité caricaturale dont se contentent certaines formations du genre, Post Ramone a un véritable sens de la mélodie sublimé par des chœurs faisant leur petit effet.

C’est donc une totale réussite qui en appelle d’autres, pour peu que tout cela ne retombe pas comme un soufflé.


Baiona Zikina, Kuma No Motor

D-beat/hardcore, Bayonne (France)

Ce qui est bien avec la musique, c’est que c’est également un moyen d’entendre des langues étrangères, parfois très rares, et qu’il ne s’agit pas toujours d’un problème si l’on ne comprend rien à ce qui est chanté. Ainsi, Kuma No Motor vient du pays basque français et a fait le choix d’utiliser la langue locale. Ça braille, ça joue vite, et surtout ça tape fort et de façon cadencée.

Évidemment, je pense à Discharge, dont le nom du courant musical « d-beat » est un dérivé. Mais je pense également aux Brésiliens de Ratos de Porão et leur hardcore/crossover thrash qui a traversé les époques.

Baiona Zikina fait l’effet d’une pelote envoyée pleine gueule à grands coups de chistera. Prends ça le jacobinisme.


Because We Are, MAAFA

Hardcore progressif, New York (États-Unis)

Enfin un peu d’originalité. MAAFA, c’est un projet mené par la bassiste-chanteuse-compositrice afro-brésilienne Flora Lucini, qui définit le son du groupe comme « afro-progressive hardcore ». En effet, on y retrouve des membres afro-américains, afro-brésiliens et africains qui marient le punk hardcore aux percussions africaines et caribéennes, aux instruments traditionnels brésiliens et à des paroles alternant entre anglais et portugais.

C’est truffé d’interludes, de paroles rapées plutôt que chantées, de passages bien groovy, ça a même un côté un peu néo-métal façon Soulfly ou Ill Niño. Bref, c’est varié et vraiment agréable à l’oreille en fin de compte.


No Peace, Only Violence, Autonomie

Thrash metal, Rogaland (Norvège)

Voici un titre d’EP qui annonce la couleur. Débarquant de la froide Norvège, ces adolescents proposent un thrash metal old school bien vénère. Ce No Peace, Only Violence a un son bien crade qui accentue le côté brut de décoffrage de la musique.

Autonomie a l’air de vouloir passer deux messages : la relève du genre est assurée, et c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures.

Voilà, ce fut long et fastidieux, mais j’espère que c’était un minimum intéressant. Rendez-vous à n’en pas douter pour le classement 2024, sans m’engager sur les délais. Comme d’habitude.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.